© Yann Audic - Arepdesignlab
16 juin

Inauguration de l’Arep designlab

SNCF Gares & Connexions et sa filiale Arep lancaient Arep designlab le mercredi 8 juin 2016. Lieu d’ouverture, d’échanges et d’innovation, il permettra d’ancrer une nouvelle vision du design au coeur des enjeux de mobilité et de transport du groupe SNCF

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Un lieu ouvert, une équipe dédiée adossée aux savoir-faire d’Arep, des innovations, des partenariats avec des écoles reconnues, des expérimentations au service des gares et des espaces publics en France et dans le monde. On y cultive l’esprit participatif avec des ressources partagées : une matériauthèque, un fab-lab, des partenariats, des rendez‑vous entre experts. Arep ouvre les horizons et croise les idées dans une logique de design thinking.

 

TROIS CHANTIERS DE RECHERCHE  DÉJÀ EN COURS 

 

Les projets de recherches menés par Arep designlab contribuent à l’élaboration de solutions différentes, innovantes, plus ajustées aux enjeux actuels et futurs des gares et des espaces publics. Trois grands chantiers de recherche sont ainsi déjà en cours :

 

CONFORT SENSORIEL, OFFRIR LES MEILLEURES CONDITIONS POUR VIVRE L’ESPACE PUBLIC.

Le confort en gare fait partie des priorités de SNCF Gares & Connexions et d’Arep. Le confort sensoriel s’exprime sur plusieurs axes dont la thermique, l’acoustique et l’éclairage. Attentifs aux économies d’énergie et au bien-être, ingénieurs, architectes et designers croisent leurs réflexions sur l’aménagement d’espaces durables et ouverts en gare. Les investigations conduites par les experts d’Arep, Anne Mesureur, ingénieur, Édouard Walther, docteur en énergétique de l’ENS Cachan, Adeline Morizet designer, empruntent de nouvelles voies, riches d’enseignements. Il s’agit de partir de l’état des lieux pour arriver à la redéfinition du constat du confort ressenti, en fonction de critères tels que la température et la vitesse de l’air, la radiation directe, la radiation des parois, le degré d’hygrométrie, le métabolisme et la vêture.

Ouverte à d’autres disciplines telles que la psychologie et la sociologie, la démarche révèle des frottements significatifs avec d’autres aspects de l’aménagement (par exemple, le choix des matériaux environnants, l’apport de la végétation) qui influent sur le perceptif et étendent la notion de confort au-delà des éléments aisément mesurables.

L’approche novatrice consiste à replacer l’individu au centre des préoccupations. Les indicateurs de confort habituellement utilisés (températures notamment) et les simulations numériques classiques ne suffisent plus lorsqu’on s’intéresse à la perception d’une personne soumise à des conditions environnantes dans un laps de temps de quelques minutes ou dizaines de minutes. Cela nécessite d’innover dans les simulations et de déployer un cluster de calcul, puis de confronter les résultats à la réalité par des mesures in situ et des enquêtes.

En parallèle, il faut développer des équipements d’appoints locaux, tester la liberté d’action de l’usager sur son propre confort et quantifier sa perception thermique face à d’autres composantes (éclairage, sonorisation, matériaux, etc.). Pour être au plus près du terrain, les études sont menées sur des projets concrets comme les gares Aéroport Charles de Gaulle 2 TGV, Lille-Europe, ou Valence TGV, des abris de quai d’Île-de-France et les espaces d’attente de la gare de Paris-Lyon. Les échéances de ces projets varient de quelques mois à plusieurs années.

Des partenariats s’établissent, notamment avec l’ENS Cachan, l’INSA Strasbourg et le Centre Scientifique Technique du Bâtiment (CSTB), pour mener à bien ce projet ambitieux et d’un niveau scientifique élevé. Le projet a donné lieu à une première publication lors de la conférence IBPSA des 23 et 24 mai derniers.

Cette étude est l’un des premiers axes de recherches qu’Arep designlab anime sur le sujet plus vaste du confort sensoriel dans les espaces publics.
 

PARCOURS ET INFORMATION EN GARE, DES FLUX AUX CHEMINEMENTS : PENSER DES PARCOURS ADAPTÉS À CHAQUE PERSONNE ET À CHAQUE GARE.

Les gares sont des lieux de vie à part entière, à la croisée des parcours. Poumons des villes, les gares métamorphosent les territoires et facilitent le quotidien de chacun. Accueillir chaque jour 10 millions de voyageurs, visiteurs et riverains appelle un engagement fort pour améliorer toujours la qualité de l’exploitation, imaginer de nouveaux services et moderniser le patrimoine. 

Arep designlab est un outil essentiel pour comprendre les cheminements des clients dans les gares.

Par exemple, à l’aide d’algorithmes, l’équipe Arep flux autour de Nicolas Augris cherche comment mieux simuler l’organisation spatiale de la gare. Il s’agit ainsi d’appréhender les différents parcours des voyageurs, pressés ou ayant du temps disponible à passer en gare. Proposer à l’usager une variante sur son chemin initial peut l’aider à trouver un service, un magasin, du repos, de la culture, un café afin qu’il puisse laisser retomber son stress parfois induit par un départ proche. Cela participe également à fluidifier la circulation des voyageurs.

 

DEUX PROJETS EN MODE PARTICIPATIF POUR RÉPONDRE À UNE PROBLÉMATIQUE CONCRÈTE EN IMPLIQUANT TOUS LES ACTEURS CONCERNÉS.

L’objectif est de faire du client non plus le spectateur de son confort mais un acteur du projet. En s’entourant d’une « co-production » ambitieuse avec des acteurs multiples, Arep designlab souhaite apporter un regard croisé sur un projet donné. Voici deux exemples de projet en méthode collaborative en cours de réalisation par Arep designlab :

 

  • Le tramway de Saint-Étienne : dans le cadre d’un appel d’offre gagné pour la création de ce nouveau transport Stéphanois, Arep designlab a pu engager une démarche participative avec l’appui de la sociologue Sonia Lavandino et de l’urbaniste d’Arep, Madeleine Masse autour de Vanessa Mathieu, designer. Les habitants des quartiers de la ville, traversés par la ligne nouvelle, ont apporté leur concours (arpentage des tracés) ainsi que les élus locaux engagés dans cette marche exploratoire des futures stations. Les résultats induits sont assez surprenants : par exemple, certains arrêts ont été redéfinis selon une approche plus sensible que la première logique apparente des plans d’urbanisme. Ainsi aux stations positionnées originellement de manière fonctionnelle à proximité d’un lycée, par exemple, ou d’un bâtiment institutionnel, il a été préféré un arrêt à l’abri des vents dominants ou une place animée. Ce travail se poursuit en vue de réfléchir à une station prototype qui pourrait être présentée dans le cadre de la 10 è édition de la Biennale Internationale de Design de Saint‑Étienne (mars-avril 2017)

     

  • Le projet de la Gare Carnoten partenariat avec la Cité du Design : de nouveaux outils élaborés avec des étudiants post-universitaires ont permis de comprendre la place que tient cette gare dans la vie des usagers et habitants du quartier. En préambule, une étude historique fouillée sur l’histoire du tram, de la ville, du quartier et du projet TGV Carnot (abandonné en cours de route) a été mise au jour grâce à l’intervention de différents profils d’experts (MOA, les archives de la ville et de la Région). Ensuite, une étude des usages liée à la méthode de recherche de la Cité du Design élaborée par les étudiants, préférant différents jeux / questionnaires aux enquêtes « classiques » quali / quanti. Objectif : aller plus loin dans les réponses et la compréhension du projet de la gare auprès de différents types d’usagers : voyageurs réguliers, occasionnels, étudiants, riverains, exploitants, personnel d’entretien. Une manière de générer des opportunités relationnelles et surtout collaboratives.