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28 juin
BORDEAUX 2h

Les Culturvores

Amoureux d'architecture, férus d'art contemporain, mélomanes éclectiques ou tout simplement assoiffés de culture, foncez, cet été, découvrir la cité Bordelaise qui mêle subtilement son riche patrimoine XVIIIème labellisé Unesco à la création contemporaine. Le parcours qui vous est proposé est un florilège des lieux culturels les plus attractifs qui se découvrent à pied, en tram, ou en vélo, parce que la circulation douce, largement souscrite par les bordelais, est encore le meilleur moyen de « rencontrer » Bordeaux.

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Deux petites heures de voyage en LGV, à peine de quoi regarder le dernier épisode de sa série préférée et vous voilà en Gare Saint-Jean. Propulsé dans le tram, prenez la direction du pont Chaban-Delmas afin de découvrir cet ouvrage futuriste reliant les quartiers Bacalan et Bastide. Pont levant le plus haut d’Europe (77 mètres), il symbolise l’entrée de Bordeaux dans le XXIe siècle et caractérise le nouvel élan urbain de la métropole. A ses pieds, la Cité du Vin (ouverte 7/7 jours) explore les plus fameux chais planétaires dans un univers unique et numérique. Aujourd’hui, cette œuvre architecturale identifie Bordeaux autant que ses façades XVIIIe et donne à voir, du haut de son belvédère sur la Garonne, le centre ancien labellisé UNESCO. Le contempler en s’offrant un nectar parmi les 800 références viticoles de la cave XXL est un pur délice. Ce décor unique incite à rester sur place pour déjeuner. Le restaurant panoramique, baptisé le 7, propose un voyage culinaire alliant mets et vins du monde. En rez-de-chaussée, la brasserie Latitude 20 ouverte sur le parvis et l’embarcadère permet de se régaler des saveurs d’une plancha sur le pouce avant de poursuivre son périple.

À deux pas, le Bassin à Flot et ses écluses forment un quartier en pleine effervescence. Rappelant le riche passé portuaire bordelais, cette friche industrielle aujourd’hui réhabilitée est très prisée par la jeune génération qui s’y donne rendez-vous. La  Base sous-marine règne en majesté sur les 13 hectares de son plan d’eau, mastodonte de béton remarqué pour ses mises en scène engagées et ses expositions éclectiques d’art contemporain. Autre spot culturel : les Vivres de l’Art, dernier lieu arty bordelais atypique. Logé dans les trois bâtiments des Magasins aux Vivres de la Marine construits au 18e siècle (anciens abattoirs de la ville), cet espace a vu le jour grâce à l’énergie d’un artiste local, le sculpteur Jean-François Buisson qui a restauré les lieux et imaginé ce laboratoire un peu dingue où il expose des artistes accueillis en résidence dans une ambiance champêtre, esprit rock garanti.

La douce lumière de l’après midi inonde la Garonne. Au fur et à mesure de votre promenade sur les quais, les hangars réhabilités se succèdent et le n°20  attirera sûrement votre attention : c’est le Centre de Culture Scientifique qui par son originalité récolte tous les suffrages depuis son ouverture. Ses expositions vulgarisent la culture scientifique pour le grand public et notamment auprès des juniors qui s’immergent dans des mondes complexes rendus accessibles grâce à des ateliers ludiques.

En remontant sur le centre historique, il est permis et même conseillé de faire un crochet par le Centre d’Art Plastique Contemporain installé depuis 1973 dans l’entrepôt Lainé, ancienne halle de stockage de denrées coloniales. Ce haut lieu de la scène artistique émergente est devenu un musée d’art national en 1984 en raison de la renommée de ses expositions : de Keith Haring à Daniel Buren en passant par Richard Long ou Sarkis, il ne se passe pas une saison sans que le CAPC se poste en sentinelle sur l’avant-garde internationale. Riche d’une expo permanente, il présente depuis 2016 une centaine d’œuvres de son étonnante collection. Ne pas oublier de monter sur le toit terrasse, échappée appréciable aux installations innovantes. En outre, ses salles cathédrales abritent Arc-en-Rêve, l’un des rares centres d’architecture très actif en France qui mène depuis 1981 des actions de sensibilisation culturelle de rang international dans les domaines de l’architecture, de la ville, du paysage et du design.      

Avec ses 12,5 hectares la place des Quinconces est l’une des plus vastes d’Europe (la Concorde ne couvre que 8 hectares). Elle conduit sur la place de la Comédie, autre carrefour stratégique de la ville où l’on vient s’asseoir au frais sur les marches de l’Opéra National que les bordelais appellent le Grand Théâtre. Construit en 1780, il est l’un des plus beaux théâtres XVIIIe orné de douze colonnes corinthiennes et se visite (mercredi et samedi) pour ses décors intérieurs. Son auditorium spectaculaire par sa structure est  apprécié pour sa qualité acoustique et pour sa programmation aussi prestigieuse que éclectique, une référence chez les mélomanes.

Parce qu’il faut savoir s’arrêter de temps à autres pour admirer l’architecture d’une ville, la brasserie du Régent située juste en face de l’Opéra assure une halte tonique et rafraîchissante d’autant que cet été, ce Grand Théâtre accueille des œuvres majeures du FRAC Aquitaine (Robert Mapplethorpe, Cindy Sherman, Helmut Newton) dans le cadre de Paysages, une grande saison culturelle comme Bordeaux n’en n’a jamais connue. Cet évènement  majeur occupera tous les lieux culturels de la ville afin de célébrer l’arrivée de la LGV. Que Bordeaux s’affiche comme LE rendez-vous 2017 de la culture au moment où cette métropole du sud ouest devient accessible en seulement 2 heures est un signe de sa vitalité intellectuelle et de son appétence pour le partage des savoirs et des émotions. Ce temps fort se poursuivant jusqu’à la fin octobre, beaucoup de visiteurs seront tenter de (re)découvrir des lieux emblématiques de la ville comme le Musée des Arts Décoratifs qui vient d’ouvrir un espace Design. Installé dans un hôtel XVIIIe, il se distingue cette saison avec une exposition sur le design graphique aujourd’hui omniprésent dans notre univers quotidien. Cette actualité sera l’occasion d’apprécier les 300 pièces exceptionnelles de sa collection qui symbolisent le dynamisme de dix années d’acquisition. Les amateurs de peintures du XIXe seront sans doute plus attirés par le parcours du Musée des Beaux Arts qui présente (jusqu’à fin septembre) une centaine d’œuvres largement inédites de Georges Dorignac et des collections d’un genre pictural les plus récurrents de l’histoire de l’art, le paysage, en référence à la grande saison culturelle de cet été 2017.   

S’il est une avenue qui a regagné ses lettres de noblesses architecturales avec l’arrivée du tram c’est bien le Cours de l’Intendance. Interdit à la circulation automobile et entièrement piétonnier cet axe magistral invite à la déambulation au rythme des pas. Dans sa partie haute et en perpendiculaire, la rue Vital Carles peut s’inscrire dans le guide des records puisqu’elle égrène sur 500 mètres les vitrines de l’immense librairie Mollat ! C’est l’une des plus importantes en France pour ses rayonnages de beaux livres, d’ouvrages spécialisés et de littérature. Joyeusement centenaire, cette institution est dotée d’un nouvel équipement, la station Ausone, rendez-vous culturel du tout Bordeaux (ciné/art/vidéos/conférences événements).

En poussant jusqu’à la place Pey Berland, la Cathédrale Saint-André en vis-à-vis du Palais Rohan, siège de l’Hôtel de Ville, dressent des patrimoines audacieux accumulant à eux seuls des siècles de création architecturale. Tout autour, l’espace voué à la promenade y est des plus agréables, il y garantit des aires de repos. Le soir venu, il fait bon s’attabler aux terrasses fraîches qui ourlent son périmètre, notamment à celle du Café Français ouvert depuis 1899, époque où fut inaugurée la première ligne ferroviaire Paris Bordeaux…

 

Cité du vin
134 Quai de Bacalan

Base sous Marine - Bassins à Flot
Boulevard Alfred Daney

Cap Sciences
Hangar 20, Quai de Bacalan

CAPC
7 Rue Ferrere

Grand Théâtre - Opéra National de Bordeaux
Place de la Comédie

Librairie Mollat
15 Rue Vital Carles