© Pierrick Verny
13 Sep

Upside Down & Venice, le savoir-faire en lumière

Pour Marie-Lise Féry la création ressemble à un jeu d’enfant. En prise avec son imaginaire, elle tâtonne, juxtapose les formes et les références, teste ses dessins à l’envers avant de finalement les confronter au savoir-faire d’un artisan. C’est peut-être cette démarche spontanée qui donne à ses créations le caractère qui les distingue. À la manière de personnages, ils viennent habiter nos scènes d’intérieur avec une identité marquée que renforce le vivant de la lumière.

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UPSIDE DOWN

Le plafonnier Upside Down est né ainsi. Autour de formes à la géométrie essentielle, le cône et la sphère, la créatrice de Magic Circus a tracé les lignes d’un objet à la fois simple et maximal. L’équilibre des proportions associé à la démesure du format s’inscrit dans l’univers spectaculaire de la marque. La préciosité du verre entièrement soufflé à la bouche, le raffinement des couleurs donne corps à une pièce forte et raffinée, à faire vivre seule ou en groupe, pour peupler l’espace d’une présence bienveillante.

 

Savoir-faire

C’est le passage à la matière qui accouche un dessin. Cette étape décisive appartient à l’artisan. Pour Upside Down, Marie-Lise Féry a confié son projet à la Maison Vetrarti. Implantée à une heure de Venise, cette entreprise internationalement reconnue régénère la tradition verrière de Murano au contact de l’avant-garde créative.

Dans ses ateliers, le modèle oversize est façonné à la main. Le pavillon et le globe que le composent sont entièrement soufflés à la bouche. Pour obtenir le décor de lignes parallèles qui orne le corps du plafonnier, les verriers utilisent la technique dite « Vetro a Filigrana ». Ce savoir-faire précieux s’est développé à Venise au XVIe siècle, en pleine Renaissance.

L’exclusivité des couleurs « rubino », « blue cobalto », « blue avion », « verde » s’explique par la sélection d’un stock de cannes anciennes, datées des années 1980. Cette particularité confère à l’objet une patine dont la poésie évoque les verreries italiennes de cette période. Le globe-réflecteur soufflé dans un verre blanc absolument pur, souligne et modernise la couleur.

 

VENICE

La matière et l’architecture vivante

L’île de Murano reste une destination obligée pour ceux qui recherchent l’excellence verrière. Marie-Lise Féry a eu l’occasion de s’y rendre souvent pour produire les pièces de sa collection Balloon. Ces voyages l’ont immanquablement menée sur les canaux de Venise. Comme l’architecture de New-York où elle a vécu, celle de la Sérénissime l’a profondément marquée. Et comme New-York a pu inspirer ses premières collections, Venise inspire Venice sa nouvelle gamme d’appliques

À la manière d’un musicien qui transpose une phrase classique dans un morceau de jazz. Elle a saisi sur les façades des grands palais Renaissance des rythmes qu’elle rejoue avec modernité. Le quadrilobe des remplages du Palais des Doges perd une feuille pour gagner en équilibre. Les fenêtres carrées que l’on voit ça et là prennent l’allure d’un carreau de carte à jouer. Ces motifs en laiton ou en nickel poli miroir sertissent le globe lumineux et contrastent avec le fond noir et rond. Cette finition à l’effet miroitant permet un jeu de reflet avec l’environnement (comme la lagune reflète Venise) et rend la matière vivante. Tout comme le rythme de ces appliques et de leur motif rend vivante l’architecture.

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