Anne Démians
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Anne Démians

Architecte

Une maître d'œuvre engagée.

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« L’architecture est un mélange de nostalgie et d’anticipation extrême »
Jean Baudrillard

Dix ans après avoir créé son agence, Anne Démians figure au rang des architectes de sa génération parmi les plus appréciés des aménageurs et des maîtres d’ouvrage français. Son écriture inspire les acteurs de la ville parce qu’ils voient en elle une professionnelle engagée pour qui le pragmatisme économique allié à la qualité d’usage d’un bâtiment – et sa possible reconversion – participent à l’édification du paysage urbain du XXIe siècle. Selon elle, « l’agglomération rayonne et s’ouvre sur l’avenir, différemment, suivant qu’elle véhicule, ou non, avec elle, une histoire et un caractère, plus ou moins inhibant. L’impulsion urbaine en dépend ».

Son credo repose sur la nécessité d’anticiper les développements urbains avant que des aménagements banalisés et prioritairement spéculatifs ne contrarient l’équilibre territorial. Un équilibre rompu lentement mais irrémédiablement par l’accélération récente de situations critiques.

Par souci de voir l’architecture servir une logique globale propre à chaque bâtiment, elle conçoit des édifices économes, capables de s’adapter dans le temps à d’autres usages, leitmotivs lisibles dans ses partitions architecturales libérées des codes préétablis. Elle l’avoue elle-même : « Je chamboule le ”prêt à construire” en brasant des références urbaines, littéraires ou stylistiques, et je détourne aussi bien les codes d’expression que les signes d’une rigueur dictée par la règle ou par d’étranges raisonnements ».

Avoir une longueur d’avance sur l’urbanité du XXIe siècle et mettre en oeuvre une ville adaptable n’est pas chez elle un discours incantatoire, mais une manière de repenser la densité et la mixité de manière plus élargie et sur une trame créative comme en témoignent ses prochaines réalisations.
Son engagement à l’encontre des certifications l’amène à participer au groupe de travail constitué par le Ministère de l’Écologie de l’Énergie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire et à réfléchir aux applications et évolutions à apporter à la RT 2012.

Février 2015, elle est nommée lauréat du concours public pour la réhabilitation et l’agrandissement de l’École Supérieure de physique et de chimie Industrielles (ESPCI) située dans le quartier universitaire de la Montagne Sainte-Geneviève. Ce projet confirme sa capacité à transformer «l’École des Prix Nobel» plus que centenaire en un campus à rayonnement international. Un campus adapté aux nouvelles pratiques de la recherche par équipes, grâce à la multiplicité de ses lieux de conférences et d’échanges et à la flexibilité de ses laboratoires.