Fraîchement diplôme d'une école de commerce, il fait ses premières expériences professionnelles aux États Unis « Je travaillais aux côtés de Rolf Fehlbaum, le fils du fondateur de Vitra. Auprès de lui, mon goût pour le design s'est renforcé et affirmé. »
Les années américaines sont riches d'enseignements Le futur chef d'entreprise rencontre des architectes, il apprend à travailler avec eux et pour eux « Les besoins des prescripteurs sont spécifiques, leurs champs d'action sont très variés ». Paul Silvera rencontre Andrée Putman a New York. Entre la figure emblématique du design français et le jeune homme, le courant passe Grâce à elle, Paul Silvera visite des galeries et s'imprègne d'art contemporain Editer du mobilier en collaboration avec une des figures du design français, Paul Silvera se contentait alors d'en rêver. Cela deviendra un jour une réalité lorsqu'il confiera en 2010 au Studio André Putman le dessin de la collection Silvera Edition 02 centrée sur le mobilier de complément.
De retour à Paris au début des années 1990, Paul Silvera décide de fonder sa propre entreprise de distribution de meubles. Il se sent naturellement proche des architectes les prescripteurs seront donc ses premiers clients De quoi ont-ils besoin ? Comment les aider dans leur travail quotidien ? Comment présenter le mobilier autrement' En 1992 Paul Silvera surprend en créant le premier « showroom de documentations » destiné aux prescripteurs. « Personne n'avait jamais fait cela auparavant , cette méthodologie d'exposition, découverte aux Etats-Unis, a été adaptée pour la France » La richesse et la justesse des choix proposés dans cette bibliothèque de catalogues et d'échantillons, séduisent immédiatement les architectes qui aménagent indifféremment bureaux, habitat, hôtellerie ou collectivités locales Le positionnement stratégique de Silvera va à rencontre des habitudes des distributeurs de mobilier qui traditionnellement sont spécialisés sur un seul secteur Paul Silvera et sa sœur, qui codirigent l'entreprise, font fi des segmentations et des usages de la profession. Pour le duo la frontière entre vies professionnelle et vie privée se déplace sont compatibles «on ne travaille plus aujourd'hui dans les bureaux comme il y a vingt ans ».
Paul Silvera est convaincu que « le mobilier n'est pas un gadget » mais une réponse idoine aux façons modernes de travailler « II faut créer des zones de détente et d'échange dans les open spaces, Les espaces de réunion n'ont pas à être obligatoirement clos Pour éviter la monotonie et les habitudes, II faut créer des lieux semi-ouverts où les temps d'échange sont plus rapides mais tout aussi constructifs ».
